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Oasis

16 mars 2014

Je suis perdu au milieu du désert et je vois une oasis qui n’existe pas. Je ne vois pas de sortie et je suis épuisé mais je continue de marcher vers elle. Logiquement, je devrais m’allonger et me laisser mourir mais quand je vois cette oasis, je ne sens pas le soleil qui tape et mon corps qui souffre. Si un jour je m’en sors, je ne verrai plus jamais rien d’aussi beau que cette oasis. Je repenserai à elle et je retournerai me perdre dans des déserts ou dans des océans.

L’homme peut transformer le monde quand il ne lui convient pas. Il imagine comment il pourrait être autrement et le réalise si c’est possible. Quand il n’y a rien à faire, son imagination transforme la réalité. Une lumière brille devant lui et l’aveugle pour ne pas qu’il se rende compte de son malheur. Par exemple, quelqu’un qui est emprisonné et qui n’a plus d’espoir qu’on vienne le sauver va aimer la personne qui l’a enfermé. S’il finit par sortir, il n’arrêtera pas de l’aimer et essaiera peut-être d’être enfermé à nouveau.

Je ne m’intéresse pas à l’histoire, je sais ce qu’il y a eu. De la violence, de la solitude, des rêves qui nous ont aidés à les supporter et qui nous ont empêchés d’en sortir. La guerre est finie depuis longtemps mais nous portons encore des armures. Personne ne m’attaque mais parfois j’ai l’impression qu’il n’y a personne. Quand nous nous rapprochons, nous nous cognons contre des armures ou nous nous passons à côté parce que nous avons une cotte de mailles sur la figure.

Mathias
bisous

unhommenu@unhommenu.fr